Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
4 décembre 2009 5 04 /12 /décembre /2009 11:15

Le Lac de Gosainkund ( Gosain Kund, Gosaikund ou Gosainkunda) est un lac sacré dédié à Shiva.

Gosainkund est situé à 4 380m d'altitude dans la municipalité de Syabru ( district de Rasuwa). Il est situé sur le trjet du traditionnel Trek Langtang-Gosainkund-Helambu, au sein de Parc national du Langtang.

 

Gosainkund est situé dans un ensemble de lacs (108 au total, suivant la tradition locale) dont les plus importants sont Surya Kund, Bhairab Kund et Saraswoti Kund.

 

Ce lac dédié à Shiva attire chaque année des milliers de pèlerins hindous lors de la fête de Janai Purnima.
L'hébergement comporte quatre lodges, et des dizaines d' abris sommaires, qui prennent la forme de murs bas au dessus desquels sont dressées des tentes.

 

Tous les ans, à la pleine lune, entre la mi-juillet et la mi-août, des dizaines de milliers d'hindous font le pèlerinage des lacs pour y prendre un bain rituel. Selon la légende, c'est Shiva lui-même qui aurait permis aux eaux d'arriver jusqu'aux lacs, en enfonçant son trident dans les rochers en amont.

Mais ce pélerinage n'est pas pratiqué seulement par les adeptes de Shiva. Il prend aussi l'aspect d'une fête régionale des Tamangs. Deux voies principales d'accès existent:


Partager cet article
Repost0
10 novembre 2009 2 10 /11 /novembre /2009 07:50

 

Afficher la carte Google centrée sur ce point
Galerie de photos sur Swayambunath

Swayambhunath (Devanagari: स्वयम्भूनाथ स्तुप, quelquefois appelé Temple des singes), un des plus ancien et le plus saint des sites bouddhiste de la vallée de Kathmandou. Il est situé sur une colline à l'ouest du centre-ville.

Le site est inscrit au patrimoine mondial de L'UNESCO depuis 1979 au titre le la vallée de Kathmandou.

Origine légendaire

Selon Swayambhu Purana, la vallée entière était remplie autrefois par un lac immense, dans lequel a grandi un lotus. La vallée fut alors appelé Swayambhu, signifiant "Auto-Crée". Le nom vient d’une flamme auto-générée éternelle (svyaṃbhu) sur lequel un a été construit plus tard un stupa.

Le Bodhisattva Manjusri a eu une vision du lotus à Swayambhu et a voyagé là-bas pour le vénérer. Voyant que la vallée pouvait être une bonne base pour rendre le site plus accessible aux pèlerins humains, l'eau fut drainée du lac, partant de la vallée dans laquelle Katmandou se trouve maintenant. Le lotus s’est transformé en une colline et la fleur est devenu le stupa de Swayambhunath.

Histoire

Swayambhunath, est parmi les plus anciens sites religieux du Népal. Swayambhunath aurait été fondé par King Vṛsadeva, vers le commencement du cinquième siècle. Ceci semble être confirmé par une inscription endommagée sur une pierre trouvée sur le site. L'histoire du site lui-même remonte apparemment à longtemps avant l'arrivée de bouddhisme dans la vallée de Katmandou.

Bien que le site soit considéré comme bouddhiste, le lieu est révéré par les bouddhistes et les hindouistes. De nombreux rois hindous sont connus pour avoir rendu hommage au temple y compris le roi le plus puissant de Kantipur- Pratap Malla.

Architecture

Le stupa consiste en un dôme à la base. Au-dessus du dôme, il y a une structure cubique avec les yeux de Bouddha regardant dans les quatre directions. Il y a un Toran pentagonal présent au-dessus de chacun des quatre côtés avec des statues gravées en eux. Derrière et au-dessus du torana, il y a treize rangées. Au-dessus de toutes les rangées, il y a un petit espace au-dessus du lequel le Gajur est présent.

Le dôme à la base représente le monde entier. Quand une personne s’éveille (représentée par les yeux de sagesse et de compassion) des liens du monde, la personne atteint un état plus élevé. Les treize pinacles au dessus de lui symbolisent le fait que les êtres sensibles doivent traverser les treize étapes d'éclaircissement pour atteindre la Bouddhéité.

Sur chacun des quatre côtés du stupa principal, il y a une paire de grands yeux qui représentent la Sagesse et la Compassion. Au-dessus de chaque paire de yeux est un autre œil, le troisième œil. On dit que quand le Bouddha prêche, les rayons cosmiques émanent du troisième œil qui sert du message aux êtres célestes, pour que ceux qui sont intéressés puissent descendre sur terre pour écouter le Bouddha.

Les Bouddhas honorés sont Vairocana (occupe le centre et est le maître du temple), Akshobhya (fait face à l'est et représente l'élément cosmique de conscience), Ratnasambhava (fait face au sud et représente l'élément cosmique de sensation), Amitabha (Il représente l'élément cosmique de Sanjna (le nom) et fait toujours face à l'Ouest) et Amoghasiddhi (Il représente l'élément cosmique de conformation et fait face au nord).

 

Le grand Stupa
Le grand Stupa
Un petit stupa
Un petit stupa
Partager cet article
Repost0
4 avril 2009 6 04 /04 /avril /2009 08:57
La religion Bön

Le Bön (prononcer beun) est une religion tibétaine préexistant au bouddhisme. Ses adeptes sont les Bönpo (lignée Bön).

De l’ensemble des pratiques animistes et chamanistes constituant le premier Bön (shes-pa bcu-gnyis) s’est dégagé au XIe siècle une religion structurée, le Bön Yungdrung (Yung-drung bon), présentant des similitudes avec le bouddhisme tibétain (particulièrement Nyingmapa), qui a lui-même beaucoup emprunté au fond chamaniste local.

Les pratiquants du Yungdrung soutiennent pour leur part que son apparition précède celle du lamaïsme. Au XIVe siècle, la branche dite Nouveau Bön (bon-gsar) s’est rapprochée encore plus étroitement du bouddhisme afin d’échapper à la discrimination.

Dominé pendant plusieurs siècles par le lamaïsme et parfois même persécuté, le Bön est un peu mieux connu internationalement depuis l’implantation hors du Tibet de communautés monastiques ayant fui l’invasion chinoise. Ses textes et traditions font l’objet de nombreuses recherches. Il a été reconnu comme cinquième tradition religieuse tibétaine par le Dalaï lama.

Origines

Selon les récits légendaires Bönpo, dix-huit grands maîtres ayant atteint l’illumination apparaîtront dans notre monde. Le premier d’entre eux, celui de notre ère, est le maître Tönpa Shenrab, fondateur de la religion Bön, apparu dans sur la terre mythique d’Olmo Lung Ring (identifiée par certains comme étant le Mont Kailash, au Tibet occidental).

Il est dit que Tönpa Shenrab étudia la doctrine Bön au ciel avant de s’engager auprès du dieu de la compassion, Shenla Okar, à descendre sur terre guider les hommes. A l’âge de 30 ans, il renonça au monde et mena une vie d’austérité, propageant la doctrine pour sauver les hommes de leur souffrance. Suivant son chemin, il arriva au Tibet dans la région du Mont Kailash, devenu aujourd’hui le site historique de la culture Bön.

Au XIVe siècle apparut la branche du Nouveau Bön, presque identique au lamaïsme à quelques spécificités près, comme par exemple la déambulation autour des chortens qui se fait dans le sens trigonométrique. Bien implantée dans les régions orientales d’Amdo et de Kham, elle présente certaines différences avec la branche originelle Yungdrung, mais ses abbés reconnaissent comme tous les Bönpo la primauté du monastère de Menri, fondé en 1405 par le grand maître Nyame Serab Gyaltsen (1356-1415), dialecticien disciple du lama Rongtôn.

Au XIXe siècle, les contacts avec le bouddhisme se poursuivirent avec la participation de Shardza Tashi Gyaltsen (1859-1935) au mouvement Rimé et l’adoption de terma (textes sacrés « redécouverts ») bönpo par Jamgon Kongtrul dans sa collection du Rinchen gter-nidzod.

Malgré la rivalité avec les lignées bouddhiques, les contacts demeuraient ; un département était réservé aux moines Bön dans les monastères gelugpa et sakyapa.

Doctrine

D’après le Bön, le monde est fait de trois parties :

  • les nuages et le ciel
  • la terre
  • les « régions basses », souterraines, une sorte d'enfer

Chacune est habitée d’esprits plus ou moins malicieux qui influent sur la vie des hommes. Ces esprits sont ceux des cinq éléments (l’espace, l’air, le feu, l’eau et la terre), des quatre saisons et de la nature (arbres, rochers, montagnes, rivières, plantes, ciel, soleil, lune, étoiles, nuages etc.). Ils ne sont pas les esprits de morts mais bien des dieux à part entière.

Les activités humaines dérangent la quiétude de ces esprits qui à leur tour se vengent sur les hommes. Ainsi lorsqu’un homme coupe un arbre, il dérange Nye, le dieu des arbres. Lorsqu’il creuse un puit, c’est le dieu de la terre, Sadag, qu’il dérange. En polluant l’air, il provoque la colère de Theurang, le dieu de l’espace, ainsi que celle de Lu, le dieu de l’eau, lorsqu’il pollue les lacs et les rivières. La vengeance des dieux s’abat ensuite sur les hommes. « En polluant l’espace, ils polluent leur esprit ; en polluant le feu, ils polluent leur chaleur intérieure ; en polluant l’eau, ils polluent leur sang, et en polluant la terre, ils polluent leur corps. De ces pollutions résultent la maladie et la mort ».

Pour lutter contre les colères des dieux, les « prêtres-shamans » du Bön, les Bönpos, se livrent à des rituels et des cérémonies complexes. Ils servent de médium entre les esprits et les hommes. Les rites qu’ils accomplissent sont différents dans chacune des régions du Tibet, car chaque endroit est habité par un esprit particulier faisant partie intégrante de la vie quotidienne des habitants de la région, et à qui sont faits offrandes et sacrifices.

Dans le Bön, la mort n’est pas considérée comme la fin de la vie, mais comme une transformation. Les morts sont incinérés, parés de bijoux, au cours d’un rituel shamanique. Cette cérémonie leur permettra d’être récompensés de leurs actes dans l’autre vie.

La doctrine transmise par Tönpa Shenrab est généralement classée en deux genres: les Quatre Portails et le Trésor Unique. Les Quatre Portails sont:

  • L’Eau Blanche (Chabdkar): doctrine liée aux phénomènes ésotériques.
  • L’Eau Noire (Chab-nag): doctrine concernant les rites du récit, les rites magiques et ceux des funérailles, ainsi que le rite de rachat des âmes.
  • La Terre de Phan (’Phanyul): recueil contenant les règles monastiques et les présentations philosophiques.
  • Le Guide Divin (Dpon-gasa) : doctrine contenant uniquement les enseignements de la Grande Perfection.
  • Le trésor Unique (Mtho-thog) recense les points essentiels des Quatre Portails.

Le Bön a une forte tradition monastique ; il existe néanmoins, comme chez les Nyingmapa, un clergé marié vivant au sein de la population. Appelés ngakpas, ils reçoivent un enseignement religieux assez similaire à celui des moines et se consacrent plus particulièrement aux services rituels (naissances, mariages, décès, exorcismes, guérisons etc.), s’appuyant pour les guérisons et exorcismes sur le pouvoir des tantras et les techniques de méditation, et non la transe proprement dite comme les chamans (pawo ou lhapa). Les moines étudient également l’astrologie et la médecine tibétaine traditionnelle.

Comme dans les autres courants de la religion tibétaine, les méditations bön s’aident de yidams, divinités guides, et de leurs thangkas ou mandalas, ainsi que des saddhanas (sgrub thabs), textes en vers ou prose en décrivant les étapes. Parmi les écoles de méditation, deux sont plus spécifiques à la religion bön :

  • Dzogchen (voie de la perfection), employée aussi dans le Nyingmapa ; il en existe quatre versions, la plus ancienne et importante étant la Tradition orale de Zang Zhung (Zhang zhung sNyan-rgyud) couchée par écrit au VIIIe siècle par Gyerphung Nangzher Lodpo, disciple de Tapihritsa.
  • Chod (coupure) vise à trancher les liens avec l’égo. La pratique consistait autrefois à se placer dans un environnement terrorisant pour effectuer la coupure sous l’effet de la peur. C’est aussi le nom d’une offrande symbolique du corps en nourriture aux êtres illuminés réalisée dans le même but. Dans la religion populaire, le chod est une pratique par laquelle le chaman absorbe les influences néfastes dans son corps de transe qu’il laisse ensuite dévorer par les démons.

Traces de culte Bön dans le Khumbu

Le Khumbu, au Népal, présente, à coté des lieux bouddhistes traditionnels, de nombreuses traces, souvent assez discrètes, du culte Bön.

  • Les Lhapsa, qui peuvent être confondus avec les mani, sont des tas de pierres ordonnées, mais non gravées, placés dans des lieux caractéristiques, entrée de village, col, sommet.
  • Les trophées, cranes d'animaux sauvages ou domestiques.
    Ces trophées sont placés sur les toits des maisons, les linteaux des portes, les murets.
  • Les cornes de bovins, souvent gravées de mantras.
  • Les svastikas (croix gammées symbolisant le mouvement éternel), isolées ou dans un mandala.


Partager cet article
Repost0
13 janvier 2009 2 13 /01 /janvier /2009 16:55
Tārā (sanskrit ; devanagari : तार) ou Ārya Tārā (arya : noble), Jetsun Dolma en tibétain, est une bodhisattva très populaire aussi bien auprès des laïcs que des moines dans le bouddhisme tibétain.

Son nom signifie Libératrice, mais aussi Étoile, et Celle qui fait passer ( à l'autre rive ). Tārā est une déité tantrique visualisée et méditée par les pratiquants du bouddhisme vajrayâna pour développer certaines qualités intérieures, et comprendre les enseignements extérieurs, intérieurs et secrets de la compassion et de la sagesse en tant que compréhension de la vacuité.

Elle peut, comme toutes déités tantriques, être révérée comme yidam, c'est-à-dire déité de méditation. Elle présente des points communs aux dakinis, mais elle s'en démarque en ce qu'elle est la principale figure féminine du Bouddha.

Tārā est aussi considéré comme une forme féminine d’Avalokiteshvara, liée comme lui au Bouddha Amitabha. De façon poétique, la légende la fait naitre d'une larme de compassion d'Avalokiteshvara, ou encore d’un rayon sorti de ses yeux.

Formes et mantra

Les formes ou émanations de Tara, en majorité paisibles mais parfois courroucées, sont multiples, chacune ayant des fonctions et des attributs qui lui sont propres. Gosh Devendra Hegde en a recensé 76 et on lui connaît 108 noms. les Taras sont souvent regroupées en séries de 21, de composition variable selon les écoles. Les principales sont associées à une couleur, les Taras verte et blanche étant les plus connues. La culture populaire tibétaine voit dans les deux épouses bouddhistes attribuées au roi du Tibet Songsten Gampo leur incarnation, la princesse népalaise Bhrikuti étant une forme de la Tara verte et la princesse chinoise Wencheng une forme de la Tara blanche.


  • Tara verte: Tara originelle dont les autres sont autant d'émanations car le vert peut représenter toutes les couleurs. Elle protège contre les dangers réels (les huit grands dangers maha abhaya) ou spirituels. Elle est généralement appelée Syama (vert) Tara. Une forme appelée Cittamani Tara (joyau qui exauce tous les vœux) est particulière au courant gelugpa. Khadiravani Tara (Tara de la forêt des tecks), apparue à Nagarjuna, est aussi assimilée à une protectrice de la végétation. Sous le nom de Janguli, elle contrôle les serpents ; il s'agit probablement de l'avatar d’une déesse locale.
  • Tara blanche : généralement appelée Sita (belle) Tara. Elle symbolise l'activité de pacification, et accorde plus particulièrement la longévité et la santé. Son mantra est souvent récité en pensant à quelqu'un. Elle exprime aussi la compassion, et on la représente avec sept yeux pour signifier la vigilance et l'omniscience de l'esprit habité par cette compassion (karuna). La forme Chintrachakra (roue qui exauce tous les vœux) est particulièrement protectrice.
  • Tara rouge : elle représente la destruction de l’illusion, le discernement et la transmutation du désir ; elle est parfois assimilée à Kurukulla, priée par les laïcs pour obtenir le pouvoir de persuasion .
  • Tara jaune : richesse, prospérité assimilée à Vasundhara.
  • Tara bleue : elle représente la transmutation de la colère et la destruction des obstacles à la pratique ; elle est parfois identifiée à une forme d'Ekajati, importante dans le courant nyingmapa.
  • Tara noire: elle représente le pouvoir.

Les divers mantras de Tara sont des variantes du mantra de Tara verte: oṃ tāre tuttāre ture svāhā, prononcé Om taré touttaré touré soha en tibétain.

Origine

Comme beaucoup de déités tantriques, à l’origine de la Tara bouddhiste se trouve une divinité hindoue homonyme, associée semble-t-il tout d’abord à Durga. Elle est de nos jours une forme de Kâlî, la déesse mère destructrice et créatrice de l'hindouisme. Il existe deux hypothèses concernant la signification de son nom : « étoile », ce qui en ferait à l’origine une divinité stellaire, ou « celle qui fait traverser », évoquant sa fonction salvatrice.

Les premières traces de son existence en tant que divinité indépendante datent du Ve siècle et ses premières représentations du VIe siècle. Le pèlerin chinois Xuanzang rapporte l’existence d’un temple très fréquenté à elle consacré près de Nalanda. Elle a suivi la diffusion du vajrayana dans l’Himalaya, en Indonésie, et à un degré moindre en Asie orientale. Avec le recul du bouddhisme devant l’hindouisme et l’islam, Tara est devenue une exclusivité du bouddhisme tibétain pratiqué aussi par les Mongols et une partie des Mandchous.

Partager cet article
Repost0
9 janvier 2009 5 09 /01 /janvier /2009 12:02
Le bouddhisme est la deuxième religion en importance au Népal derriere l'hindouisme. Elle est pratiquée par environ 15 % de la population. L'influence réciproque de ces deux pratiques est avérée, au point de partager certaines déités et même certains lieux de prières.

Le bouddhisme est surtout présent dans les régions montagneuses du pays. Le Bouddha serait né au village de Kapilavastu, village dont la localisation traditionnelle serait Lumbinî au Népal. Le bouddhisme est largement majoritaire (plus de 70%) dans les ethnies Tamang, Gurung et Sherpa. Il est représenté de façon significative (plus de 25 %) dans les ethnies Magar et Newar.

Historiquement, au Népal, depuis la naissance du Bouddha, le bouddhisme n’a jamais cessé d’être pratiqué, à la différence de l’Inde où il fut anéanti au XIIIe siècle. La survie du bouddhisme dans la vallée de Kathmandou s’explique par ses facultés de constante adaptation, en particulier au système social de l’hindouisme, qui fut religion d'état jusqu'en 2006, date de transformation du pays en État laïc.

Alors que le bouddhisme peut être considéré dans certaines parties du monde comme une philosophie (Japon, Occident), au Népal il s'agit d'une véritable religion avec ses dieux, ses prêtres et ses monastères.

Écoles

Il existe une grande diversité de variantes du bouddhisme au Népal, celles-ci cohabitant souvent au sein des mêmes lieux. On peut citer:

Dans la vallée de Kathmandou :

  • Le Bouddhisme Newar, pratiqué par la communauté Newar. C'est un bouddhisme vajrayâna influencé par la société hindouiste. En particulier, le système des castes est appliqué, en contradiction avec les principes généraux du bouddhisme habituellement admis.
  • Le Bouddhisme theravâda, pratiqué également dans la Vallée de Kathmandou

Les deux principaux lieux du du bouddhisme dans cette vallée se situent autour des grands stupas de Bodnath (ou Bouddhanath) et de Swayambunath.

Dans les régions proches de l'Himalaya :

  • Le Bouddhisme gelugpa, dit des "Bonnets jaunes", ou encore du "Dorje", forme la plus récente du bouddhisme tibétain se pratique dans les régions montagneuses du nord. Le célibat des prêtres y est obligatoire.
  • Les autres formes du bouddhisme tibétain, en particulier Nyingmapa, dit des "Bonnets rouges", Kagyupa ou encore Sakyapa.

Le bouddhisme dans le pays Bothia

Le bouddhisme en pays Bothia (en particulier dans le Khumbu présente des traits particuliers.

Dans cette forme de bouddhisme, les prêtres sont des lamas. Ils vivent dans des monastères (gompa). Les moines qui ont prononcé leurs vœux de célibat sont désignés par le terme gelung. Quant aux moines novices, on les nomme chade. Chaque monastère est dirigé par un lamache (Grand Lama).

Le premier monastère du Khumbu a été fondé dans la première moitié du 17e siècle par le Lama Sangwa Dorje à Pangboche. Les autres monastères importants se situent à Tengboche (Tyangboche), Namche Bazar, Khumjung et Thame.

Le clergé compte aussi des lamas de village. Ce sont des paysans, la plupart du temps mariés, ayant acquis quelques connaissances religieuses dans un monastère ou auprès d'un autre lama. Les Sherpas respectent autant les lamas de village que les lamas des monastères. Comme les lamas, les femmes (lamini) peuvent être nonnes ou mariées. Elles ne sont cependant pas autant considérées que les lamas dans la communauté.

Les lamas des monastères se réunissent quotidiennement pour assister aux offices religieux pendant lesquels ils récitent en chœur des mantras, tout en faisant tourner leurs moulins à prières, tandis que retentissent coups de tambour, de gong et de cymbale. De longues heures sont également consacrées à l'étude de la philosophie et des textes sacrés.

Le lien avec le chamanisme apparait car les lamas procèdent à de nombreuses cérémonies de prières à l'égard de tout ce qui fait partie du cadre de vie des Sherpas : bénédiction des maisons, des troupeaux, des récoltes, prières lors des décès pour aider l'âme du mort à trouver le chemin de sa future incarnation, etc.

Les signes de ferveur religieuse sont omniprésents dans tout le pays Bothia. Des moulins à prières sont présents, soit incrustés dans les murs des temples, soit de plus grande taille, isolés. Des reliquaires (chorten) contenant les restes de religieux, des objets leur ayant appartenu ou tout simplement des objets sacrés, se dressent sur les cols de montagne ou gardent l'entrée des villages. Le long des sentiers, des pierres gravées de prières ou d'illustrations à connotation religieuse (mani) sont entassées pour former de longs murets. Accrochés aux maisons, aux monuments religieux et au sommet des cols, flottent au vent des drapeaux à prières, petites pièces d’étoffe multicolores imprimés de prières, placées côte à côte sur des cordes.


Partager cet article
Repost0
9 août 2008 6 09 /08 /août /2008 05:59
Nicolas Sarkozy  a célébré jeudi dans un entretien à l'agence Chine nouvelle "l'amitié historique, indéfectible et inébranlable" entre Paris et Pékin, a finalement décidé de ne pas s'entretenir avec le Dalaï-lama chef spirituel bouddhiste lors de sa visite en France du 12 au 23 août. 

La présence de  Carla Bruni-Sarkozy  à une cérémonie avec le Dalaï-lama le 22 août prochain est une humiliation supplémentaire pour la communauté tibètaine en exil


Rappelons la symbolique de ce drapeau

  • Au centre se dresse une immense montagne recouverte de neiges épaisses, qui représente la grande nation du Tibet, connue généralement sous le nom de Terre environnée de montagnes neigeuses.
  • Dans le ciel bleu foncé, s'étendent six bandes rouges, représentant les premiers ancêtres du peuple tibétain : les six tribus appelées Se, Mu, Dong, Tong, Dru et Ra, qui à leur tour ont donné les (douze) descendants. La combinaison de six bandes rouges (pour les tribus) et de six bandes de couleur bleu foncé (pour le ciel) représente la répétition incessante des actes vertueux protégeant les enseignements spirituels et la vie profane accomplis par des divinités protectrices et tutélaires noire et rouge avec lesquelles le Tibet entretient des liens depuis très longtemps.
  • Au sommet de la montagne enneigée, le soleil projetant ses rayons resplendissants dans toutes les directions représente la jouissance égale de la liberté, du bonheur spirituel et matériel, et de la prospérité par tous les êtres sur la terre du Tibet.
  • Sur les pentes de la montagne, se tiennent fièrement deux lions des neiges à la crinière flamboyante d'intrépidité, qui représentent l'accomplissement victorieux de la vie spirituelle et de la vie profane au Tibet.
  • Le magnifique joyau rayonnant aux trois couleurs porté bien haut représente la vénération jamais démentie vouée respectueusement par le peuple tibétain aux Trois Joyaux suprêmes (le Bouddha, le Dharma et la Sangha).
  • Le joyau tourbillonnant bicolore porté par les deux lions des neiges représente l'attachement manifesté par les peuples à la discipline personnelle d'une * La bordure jaune ornant le pourtour représente la propagation et l'épanouissement, dans toutes les directions et à toutes les époques, des enseignements du Bouddha semblables à l'or pur.
  • Le côté dépourvu de bordure jaune représente l'ouverture du Tibet à la pensée non bouddhiste.
Partager cet article
Repost0
28 juin 2008 6 28 /06 /juin /2008 06:46

Déja 45 ans que Thich Quang Duc a fait le sacrifice de sa vie pour la liberté de son peuple et pour faire respecter la liberté religieuse au Sud Viet Nam.


Thích Quảng Đức était un bonze vietnamien, né en 1897, qui s'est immolé le 11 juin 1963 à Saïgon, en signe de protestation contre la répression anti-bouddhiste ordonnée par le président catholique Diệm.

La photographie de cet événement a fait le tour du monde et suscité l'émoi de la communauté internationale. On raconte que durant sa combustion, il n'aurait ni bougé ni émit le moindre son. La légende veut que son cœur ait résisté aux flammes et soit conservé dans un reliquaire. Le geste de Thích Quảng Đức a été par la suite repris par d'autres bonzes, jusqu'à la chute du président corrompu Diệm.

hue7357

La voiture Austin, conservée à la pagode Tien Mu de Hué

Partager cet article
Repost0
30 mars 2008 7 30 /03 /mars /2008 11:40
Les Bouddhistes sont les premières victimes de la répression à Lhassa. La police chinoise a investi la ville et effectue des descentes dans les maisons pour retrouver les personnes impliquées dans les récents mouvements de protestation.

Le calme serait revenu dans les rues, maintenant désertes, de la capitale du Tibet, mais des troubles continueraient d’être observés dans des provinces chinoises voisines comptant une forte population tibétaine. Selon des informations émanant du Centre tibétain pour les droits humains et la démocratie, des centaines de Tibétains se sont rassemblés dans les rues de Garzê (Ganzi), dans la province du Sichuan, et la situation serait extrêmement tendue. Des informations font également état de manifestations dans la province du Gansu.

D’après certaines personnes, la « terreur » règne à Lhassa ; la police et l’armée fouillent les maisons une par une et procèdent à des arrestations. Les conditions de détention des personnes arrêtées suscitent de graves inquiétudes.

Le gouvernement a indiqué que les personnes impliquées dans les mouvements de protestation devaient se livrer avant le lundi 17 à minuit sous peine d’encourir « de sévères sanctions ». Des témoins ont signalé que des habitants de la ville sont traînés hors de chez eux, et que les Tibétains qui ont chez eux des photos du Dalaï Lama sont emmenés par les forces de l’ordre.

Des sources officielles chinoises ont indiqué que 13 « civils innocents » avaient été tués par des émeutiers tibétains. Selon des sources tibétaines en exil, 99 Tibétains ont été tués par les forces de police armées.

Les autorités chinoises bloquent presque totalement les informations en provenance du Tibet et des régions environnantes. Elles ont coupé les liaisons par téléphone portable et par Internet à l’intérieur du Tibet. Les informations étrangères relatives au Tibet diffusées en Chine sur des chaînes étrangères sont censurées : l’écran devient noir.

Amnesty International demande aux autorités chinoises de ne pas recourir à une force excessive pour rétablir l’ordre.

« Les autorités doivent également rendre pleinement compte de toutes les personnes arrêtées et veiller à ce qu’elles ne soient pas torturées ni soumises à d'autres formes de mauvais traitements, à ce qu'elles puissent entrer en contact avec un avocat et recevoir des soins médicaux, à ce qu’elles soient présentées rapidement à un magistrat indépendant, et à ce qu’elles puissent contester leur détention, a déclaré Catherine Baber, directrice du programme Asie-Pacifique d’Amnesty International.

« La Chine doit permettre aux journalistes et aux autres observateurs indépendants de se rendre sans entrave au Tibet et dans d’autres régions où vivent des Tibétains. Elle doit également permettre à l’ONU de mener une enquête indépendante sur les événements de la semaine dernière. »
Partager cet article
Repost0
28 mars 2008 5 28 /03 /mars /2008 14:10
Partout en France la communauté bouddhiste manifeste son soutien au peuple tibétain et  dénonce la politique chinoise de répression. Les Bouddhistes sont soutenus par la ligue des droits de l’homme et Amnesty International France

Les Tibétains sont de nouveau victimes de la répression orchestrée par les autorités chinoises. Les journalistes ne peuvent se rendre sur place. Face à cette attitude autoritaire, les réactions doivent être claires : condamner la Chine pour non-respect des droits de l’homme, et veiller à ce que ces exactions ne se répètent, une fois l’attention médiatique retombée.

Depuis le 10 mars dernier, les manifestations antichinoises de Tibétains ont donné lieu à une répression intense. On parle officiellement de 13 morts, mais les associations de Tibétains en exil évoquent le chiffre de cent tués, voire plus. Les manifestants auraient utilisé la violence selon les autorités chinoises, qui auraient légitimement répondu. Mais le défaut d’informations autour de ces événements laisse à penser que la Chine utilise cet argument pour sa propagande.

Pourquoi aurait-elle empêché les médias du monde entier de pénétrer sur le territoire tibétain, si ce n’est pour masquer la réalité des faits ?

Il faut rappeler que la Chine a mis la main sur le Tibet en 1949.   Ce n’était autre chose qu’une colonisation forcée,  Il y a eu une sinisation qui n’a fait que se confirmer au cours des décennies suivantes. Il faut savoir que les manifestations du 10 mars dernier signaient la commémoration de la rébellion tibétaine de 1959, qui a marqué l’exil du Dalaï Lama en Inde. Et de telles protestations ne s’étaient pas produites depuis 1989. À cette époque, c’est le chef de l’État chinois actuel, Hu Jintao, qui les avait réprimées dans le sang. Aujourd’hui c’est un rasle- bol des Tibétains qui se manifeste.

Cette démonstration de force des autorités chinoises prouve que leurs promesses en matière de droits de l’homme n’étaient que poudre aux yeux. Pourtant, lors de l’attribution à l’empire du Milieu des Jeux olympiques d’été 2008, la Chine s’était engagée à laisser les journalistes faire leur travail. Et elle a signé, sans contraintes, les accords internationaux sur le respect des droits de l’homme. La stigmatisation virulente du Dalaï Lama, accusé d’être l’instigateur des émeutes par le régime chinois, montre bien que la Chine ne veut pas voir ou donner à voir ce qui est en jeu. C’est la manifestation d’une mauvaise foi et d’une une vision paranoïaque très caractéristiques de la mentalité du régime. Cette attitude prouve que les autorités chinoises ne veulent pas changer d’un iota. Car le Tibet, comme d’autres sujets, interpelle. Ils sont évocateurs des fractures béantes qui existent au sein du régime politique chinois.

La réaction chinoise souligne bien à quel point elle n’en a pas fini avec l’autoritarisme.
Une pratique qu’elle applique d’autant plus au Tibet, province stratégique par excellence.
Riche en ressources naturelles, elle est surtout une sorte de mirador pour surveiller les voisins de la Chine.

Face à ce constat accablant, les réactions internationales doivent s’abstenir de toute complaisance.
Les intérêts économiques considérables que représente le marché chinois pour de nombreux pays occidentaux ne peuvent justifier un mutisme coupable.

On estime encore que la Chine n’est pas comme nous. Et on explique tout par le relativisme culturel. Ce qui est en jeu, c’est une remise en cause de l’universalité des droits de l’homme. Ce n’est pas parce que la France ou d’autres pays ont eux-mêmes leurs démons, qu’ils ne doivent pas se prononcer contre toute atteinte faite aux droits de l’homme

Alors, comment réagir ? D’abord, condamner publiquement ces exactions. Mais la réaction ne doit pas seulement être événementielle. Il faut réfléchir au long terme, et enfin établir une profonde
réflexion quant à notre attitude à l’égard de la Chine

Une concertation sur l’avenir du Tibet entre les autorités chinoises et les responsables tibétains en exil, notamment
le Dalaï Lama, serait sans nul doute la meilleure solution.
Car, faut-il le rappeler, le chef spirituel bouddhiste ne réclame pas l’indépendance mais seulement le droit à une autonomie culturelle.

RSF appelle au boycott de la cérémonie d’ouverture des JO :

Reporters sans frontières avait déjà lancé sa campagne contre la censure médiatique en Chine . Mais l’organisation réagit aujourd’hui avec vigueur aux évènements tragiques du Tibet. « La Chine n’a respecté aucune des promesses qu’elle avait faites en 2001, lorsqu’elle avait été choisie pour organiser les prochaines olympiades. Au contraire, le gouvernement réprime dans la brutalité les manifestations tibétaines et impose un black-out total sur l’information. (…) Les responsables politiques du monde entier ne peuvent plus rester silencieux face à une telle situation. Nous les appelons à exprimer leur désapprobation de la politique chinoise en annonçant leur intention de ne pas assister à la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques. Le Prince Charles, en Grande-Bretagne, a déjà indiqué qu’il n’irait pas à Pékin le 8 août prochain. D’autres doivent suivre », a déclaré Reporters sans frontières.

Partager cet article
Repost0
21 février 2008 4 21 /02 /février /2008 11:01
Toutes les croyances sont respectables, mais pas toutes les pratiques, en particulier celles de la Scientologie.

"En France, les sectes sont un non-problème", affirme Emmanuelle Mignon, directrice de cabinet  du président de la République dans un entretien publié par l'hebdomadaire VSD.

Elle y estime aussi qu'"on peut s'interroger" sur la menace représentée par l'Eglise de Scientologie, considérée comme une secte dans les rapports parlementaires français mais qui bénéficie du statut de religion aux Etats-Unis notamment.

Selon VSD, Mme Mignon aurait ainsi qualifié de "scandaleuse" la liste rédigée par la commission parlementaire, où figure la Scientologie.

Elle aurait aussi indiqué que le gouvernement veut "transformer" la Miviludes qui, "à part publier des rapports annuels", "ne fait rien", et "rattacher ce nouvel organisme au ministère de l'Intérieur" plutôt qu'au Premier ministre.

Alors que les positions de Nicolas Sarkozy sur la religion et la laïcité continuent de faire grincer des dents, les propos prêtés à Mme Mignon ont été vivement attaqués.

Daniel Vaillant, ancien ministre socialiste de l'Intérieur et des Cultes, estime pour sa part que les propos de la directrice de cabinet, s'ils ont été tenus, confirment que depuis l'élection de Nicolas Sarkozy, "le combat contre les mouvements sectaires est sérieusement menacé" en France. Pour Daniel Vaillant, le lobbying mené depuis des années par cette organisation pour bénéficier d'un statut protecteur et fiscalement avantageux "rencontre la bienveillance de celui qui ne cachait pas sa fierté il y a quelques années de recevoir le VRP de cette organisation."

Alors qu'il était ministre de l'Economie et des Finances, Nicolas Sarkozy avait accueilli le 30 août 2004 à Bercy l'acteur américain Tom Cruise, membre de l'Eglise de scientologie, classée par la Miviludes comme une secte.

"Aujourd'hui, des conseillers du président vont jusqu'à banaliser des mouvements tels que la scientologie", ajoute-t-il.

Même le camp de l'UMP est ému par ces propos:

Alain Gest (UMP), membre du conseil d'orientation de la Miviludes, a fustigé "une méconnaissance totale" de la question des sectes.

Jean-Pierre Raffarin, l’ancien Premier ministre, a donné quelques conseils à Emmanuelle Mignon: «S’exprimer, c’est un métier. On ne passe pas de l’ombre à la lumière sans éclat. Et donc, ce genre de polémique, on s’en passerait, surtout en période électorale.»

Le souverainiste de droite Nicolas Dupont-Aignan a appelé le chef de l'Etat à "clarifier la position de l'Etat".

François Bayrou (MoDem) s'est indigné d'"une réhabilitation de la Scientologie". Il a rappelé la visite en 2004 de l'acteur américain Tom Cruise, adepte de ce groupe, à Nicolas Sarkozy, alors ministre de l'Economie.

"L'historien allemand de renom Guido Knopp a comparé l'acteur et membre de l'église de la scientologie Tom Cruise au ministre nazi de la propagande Joseph Goebbels, dans un article paru dimanche. "Tom Cruise se met en scène comme Goebbels", a dit à la Bild am Sonntag l'expert de la Deuxième Guerre mondiale après avoir visionné une vidéo où la vedette hollywoodienne fait un discours devant des membres de la scientologie.
Dans cette vidéo qui remonte à quatre ans, visible sur l'internet et dont Bild publie des photos, Tom Cruise en costume, chemise et cravate noirs, adossé à un pupitre en marbre et dorures orné du symbole de la scientologie et avec derrière lui une énorme carte du monde, lance : "Should we clean this place up?" ("Devons-nous nettoyer ce monde?"). Une foule l'accueille avec un "Yes" ("Oui") massif.
"Il est possible que la manière de parler de Cruise soit assez courante dans nombreux “mouvements d'éveil” aux Etats-Unis," mais "par la force des choses, cette scène rappelle pour chaque Allemand qui s'intéresse à l'Histoire le tristement célèbre discours de Goebbels au Palais des sports," souligne Knopp dans le journal. Le 18 février 1943, Gebboels avait hurlé dans le Palais des sports de Berlin : "Voulez-vous la guerre totale?", approuvé à l'unanimité par une foule en délire."

Rappelons quelques données sur la Scientologie:

Le but de la Scientologie étant de faire progresser l'homme, de le débarrasser de tout ce qui bloque son mental et nuit à son épanouissement, l'adepte doit commencer par une purification, avec jogging, sauna et cure survitaminée. La seconde étape est d'éliminer "les engrammes, c'est-à-dire les mauvais souvenirs qui seraient responsables de nos maladies psychosomatiques, parasiteraient nos pensées, altéreraient nos jugements." Une forme de psychanalyse par la verbalisation a pour objectif de sonder le passé, voire les vies antérieures. L'audition de l'adepte se déroule, vernis scientifique oblige, à l'aide d'un électromètre, appareil inventé par Hubbard pour localiser les engrammes. L'appareil, dont l'aiguille ne bouge plus quand, à l'évocation d'un mauvais souvenir, il n'y a plus d'engrammes, "n'est rien d'autre qu'un leurre destiné à donner un aspect scientifique à une opération qui n'a rien de tel".

Pour donner un peu plus de consistance scientifique à ses théories, Hubbard les a assorties, sur le mode des "lapalissades", de 194 axiomes. "Rappel de la définition d'un axiome selon le Petit Robert : une vérité indémontrable ! Pratique."

Pour Arnaud Palisson, auteur de "La Grande Enquête sur la Scientologie, une secte hors la loi", les activités de la Scientologie contiennent de nombreuses infractions à la loi. En fait "l'électromètre est un simple ohmmètre" [...] "dans un joli boîtier", vendu à un prix prohibitif, pratique qui relève de la tromperie en droit de la consommation. Les séances d'audition et autres tests de personnalité peuvent être considérés comme de l'"escroquerie en bande organisée." La démarche de purification s'apparente à un exercice illégal de la médecine. "Pire : les scientologues se substituent parfois aux psychiatres en mettant à l'isolement durant des semaines (voire des mois) des adeptes qu'ils jugent psychotiques." On pourrait se demander pourquoi la Scientologie n'est pas inquiétée, mais les choses seraient en train de changer avec plusieurs instructions judiciaires en cours en France et en Europe. L'utilisation par les juges de la thèse d'Arnaud Palisson "semble avoir conduit à une requalification de certains faits visant de hauts responsables de la secte, susceptibles d'aboutir à une repression accrue".


 

Partager cet article
Repost0